Le Centre Culturel du Kurdistan de Lausanne

Rencontre avec Sevgi Koyuncu du Centre Culturel du Kurdistan de Lausanne – Le CCKL. Ambassadrice de affaires extérieures du Centre, elle est aussi responsable et représentante de l’Assemblée des femmes du Centre. Le but de ce dernier est d’accueillir et soutenir les kurdes de Lausanne et de ses environs et de faciliter leur intégration dans la région. Le centre comprend aussi une antenne destinée aux femmes très engagées en Suisse mais aussi en Europe et dans toutes les contrées où sont installés des familles kurdes dans l’attente d’un « Grand Kurdistan ».

Aujourd’hui, près de 40 millions de kurdes vivent au Moyen-Orient disséminés entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie. Les kurdes forment aujourd’hui la plus grande nation sans état. Le Kurdistan existe depuis le 11ème siècle. Divisé au 16 ème entre les empires otttoman et safavide, l’espoir de recréer un état naît _ durant la Première Guerre mondiale _ avec le Traité de Sèvres de 1920. Rêve qui s’éteint avec la victoire des nationalistes turcs et la signature du Traité de Lausanne en 1923 avec les alliés. Ce traité souligne l’avènement de la Turquie moderne et la fin de l’Empire ottoman ; et il annule le projet d’un Kurdistan uni et morcelle ce territoire entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie.

Depuis , le peuple kurde reste soumis à de nombreuses violations des droits de l’homme. Violences qui se sont accentuées, notamment en Turquie, dès 1984 quand le PKK (le Parti des travailleurs du Kurdistan) a commencé sa lutte armée contre le gouvernement turc et aggravées durant les années 90. Ce n’est qu’en 1999 que les kurdes ont pu bénéficier d’un soutien avéré de la communauté internationale quand l’Union européenne a officiellement reconnu la demande d’adhésion de la Turquie. Jusque là en raison de rivalités est-ouest et d’alliances régionales, les kurdes ne pouvaient pas faire valoir leurs droits ; toutefois même si ces droits sont pris en compte, c’est au plan individuel et non collectif. Si ces violences ont connu une accalmie quand le PKK (le Parti des travailleurs du kurdistant) a arrêté sa lutte armée en 1999, la reprise des combats dès 2012 entre l’armée et le PKK a de nouveau favorisé un climat de violences et répression. Qui est plus la guerre civile qui a éclaté en Syrie en 2014 et la montée de l’islamisme n’ont fait que nourrir de nouvelles tensions ethniques et religieuses. Beaucoup de kurdes ont du fuir la région. Ces dernières années, les demandes d’asile des kurdes en Suisse restent importantes ; et ces derniers _ en exil _ continuent de se mobiliser pour la cause kurde et se constituent en associations.

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