Le combat quotidien des femmes du Kivu en RDC

Par définition, toute guerre est sale. Mais celle qui sévit dans l’Est du Congo _ depuis bientôt 20 ans _ reste singulière et pernicieuse. Bien que des tensions politiques couvaient depuis longtemps, c’est le génocide rwandais de 1994 qui a précipité cette région dans la tourmente. Après le génocide, plusieurs milices et des forces armées rwandaises ont trouvé refuge dans les régions orientales de RDC. Pour Kigali, la présence des Hutus en RDC est restée une pomme de discorde entre les deux pays et c’est surtout un alibi qui a servi à légitimer diverses d’interventions du Rwanda au Kivu. De plus, cette région, riches en ressources minières, a toujours fait l’objet de convoitise des pays voisins comme des firmes multinationales; le contrôle des mines est devenu un enjeu pour pour les groupes armés étrangers et l’armée nationale congolaise, ce qui a généré de violentes rivalités entre les belligérants.

Depuis l’Est du Congo est en déliquescence et reste soumis à un désordre général du à la multiplication des factions armées nationales et étrangères, des périodes de guerre civile, des luttes sans nom pour le pouvoir central ou régional, un manque d’organisation institutionnelle et un Etat quasi-absent. Les premières victimes de ce « drame » restent les « femmes ». L’ Est de la RDC continue d’être une zone de non-droit « où la guerre se fait sur le corps de la femme ». Certes les femmes du Kivu _ comme le précise Caddy Adzuba _ restent debout : « Ces femmes victimes ,hier, sont aujourd’hui devenues des femmes leaders, courageuses, qui osent dénoncer ». Et on ne le dira jamais assez, elles restent à ce jour le poumon économique du Kivu et sont très engagées dans la construction de la paix.

 

 

Caddy Adzuba : Juriste de formation, journaliste de profession, Caddy Adzuba travaille comme journaliste-reporter pour Radio Okapi. Engagée, militante, elle a reçu plusieurs prix dont le prix international de la « Femme de l’année » du Conseil régional de la vallée d’Aoste et le prix « Princesse des Asturies de la Concorde » en octobre 2014, dans la catégorie « Violence faite aux femmes ».

Mike Hoffman : Ex-directeur des programmes de Terre des hommes et ancien directeur de la Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile (Fareas), Mike Hoffman est co-fondateur de Vivere né en 1999 à Lausanne. Vivere est un mouvement solidaire de lutte en faveur des droits humains. Cette ONG lausannoise lutte contre la traite des êtres humains et l’impunité des coupables. Elle a aussi la particularité de soutenir des projets ou des initiatives provenant de la société civile.

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