
Paradoxalement quand on parle d’esclavage, on pense au Sud des Etats-Unis. Or _ dans la traite des noirs _ seuls 4% des esclaves ont été acheminés en Amérique du Nord…contre 40 % au Brésil. Le Brésil a importé…environ 5′ 532′ 388 esclaves entre la première moitié du 16 ème siècle et le début du 19 ème siècle. Au 17 ème siècle, le Brésil est le premier producteur mondial de sucre. Des millions d’esclaves sont condamnés à travailler dans les plantations de sucre souvent des conditions inhumaines. Certains résistent et se mobilisent ! Ainsi au début du 17 ème siècle s’est formé dans le Nord-Est du Brésil: Palmarès. C’est un état crée par des esclaves fugitifs qui a résisté, d’abord avec Ganga Zumba, puis le légendaire Zumbi, pendant presque un siècle aux assauts des portugais et des néerlandais. Symbole de fierté, cette « Confédération de villages d’anciens esclaves » appelée « Kilombo », un mot d’origine africaine, survit dans la mémoire collective des Afro-Brésiliens et questionne de nombreux historiens qui s’interrogent sur les mouvements de résistance des esclaves. D’après l’écrivain brésilien Edison Carneiro, « Palmarès » c’était … « Un morceau d’Afrique transplanté Nord-Est du Brésil! »… En mémoire de Zumbi et de son combat, le Brésil célèbre chaque année le 20 novembre « La journée de la conscience noire ». Une journée pour se souvenir et rendre hommage aux africains déportés vers le Brésil qui ont lutté et résisté pour recouvrir leur liberté.
Pour en parler Bénédicte Kumbi Ndjoko. Historienne, angliciste et conférencière, elle a poursuivi ses études à l’Université de Genève. Membre de « Don’t Be Blind This Time », un mouvement citoyen en faveur de la paix en RDC – République démocratique du Congo, le respect des droits humains et la liberté sont des valeurs qui lui tiennent à cœur. C’est dans ce cadre que Bénédicte Kumbi Ndjoko a été invité au Festival Kongo Kultures de septembre à Lausanne pour parler du kilombo de Palmarès.