Les dérives de l’économie domestique

En Suisse, plus de 100’000 personnes travaillent dans des ménages privés comme employée de maison ou garde d’enfants; la plupart de ces postes sont occupés par des femmes migrantes, environs 40’000. Provenant souvent de pays hors de la communauté européenne, la loi fédérale ne leur permet pas d’obtenir un permis de travail en Suisse. Par conséquent travailler sans autorisation de séjour les contraint à vivre dans la précarité et les exposent à de nombreux abus. Et malgré la Campagne lancée en 2013 « Aucune employée de maison n’est inégale », les personnes _ sans statut légal_ employées dans l’économie domestique restent soumises aux incohérences du marché du travail et des décisions en matière de politique migratoire. Ce secteur semble devenu indispensable au « bon » fonctionnement de la société. En effet…l’économie domestique est devenu un véritable marché de l’emploi répondant, notamment, au manque d’infrastructures collectives comme les crèches ou les unités d’accueils pour écoliers sans parler des lieux de vie pour personnes âgées… Toutes les couches sociales sont susceptibles d’engager un ou une employée de maison, une garde d’enfant etc … Pansement structurel, le travail domestique permet aussi de travailler à 100%, d’avoir plus de temps pour ses loisirs et améliorer son bien-être… Finalement le problème n’est pas tant le travail domestique mais le manque de reconnaissance et de visibilité des personnes qui travaillent dans ce secteur et leurs conditions de travail.

Pour en parler:

_ Silvia. D’origine bolivienne, arrivée en Suisse « sans papier », Silvia a travaillé dans l’économie domestique. Aujourd’hui régularisée, elle n’a pas oublié son combat et milite pour soutenir ces femmes sans statut légal prisonnières d’une forme d’esclavage moderne.

_ Clotilde Fischer, responsable de Chèque-emploi à Lausanne, un service de L’entraide protestante Suisse qui offre aux ménages vaudois un service administratif pour faciliter la déclaration des personnes qu’ils emploient à leur domicile. Cette entité entend favoriser l’accès aux droits sociaux aux plus démunies ; une prestation qui concerne aussi les personnes sans statut légal.

_ Julie Michelet actuellement en stage dans le domaine de la migration au sein d’une œuvre d’entraide. Étudiante en sciences sociales, elle a présenté son mémoire de master en septembre 2016 portant sur l’articulation des revendications entre militants associatifs ou syndicaux et migrants «sans papiers » au sein de la coordination vaudoise pour la Campagne nationale « Aucune employé n’est illégale ».

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